Stayer soupira et reposa le dossier sur son bureau. Patron d'une grande chaîne de vêtements, il devait décider de la délocalisation d'une usine, qui pourtant se portait bien. Certes cela allait mettre des centaines d'employés sur la paille, mais il s'en foutait complètement. Seul l'argent importait. De même, il était hors de question de verser des indemnités, la totalité partirait dans un paradis fiscal, autant en profiter un peu. En parlant de se faire plaisir, sa femme ne le faisait plus du tout, et il avait depuis pêu commencé à acheter les services de call girls, qui, il devait bien l'avouer, étaient bien plus douées que sa femme. En même temps, c'était un peu leur métier. Il se décida à contacter cette fille que lui avait conseillé ce gars de la compta, Morris Arton. Elle était chère, mais à ce qu'il paraîssait, son prix valait largement ses compétences. Il décrocha le téléphone et composa le numéro inscrit au dos d'une vieille carte de visite. Après deux tonalités, une femme à la voix froide mais suave, décrocha :
- Oui ?
- Abrahel ?. On m'a... hum. recommandé vos services et j'aimerais en bénéficier. Quand pouvons-nous nous rencontrer ?
- Attendez un instant.
La voix fut remplacée par toutes sortes de sons, et il devina que la jeune femme était en train de se déplacer. Après une trentaine de secondes de fouillis sonore, la voix se fit de nouveaux entendre.
- Bien. Nous serons plus tranquille à présent. Je serais brève. Je veux que mon numéro ainsi que mon nom n'apparaissent nulle part, j'ai bien dit NULLE PART, c'est-à-dire que s'il est écrit quelque part je compte sur vous pour le détruire immédiatement après notre conversation. Vous ne dites à personne que vous m'avez contactée. Je ne vous propose qu'un seul rendez-vous, ce qui veux dire que si vous ne venez pas, vous ne me reverrez pas. Vous avez juste à réserver une chambre à l'hôtel Morris demain soir pour 21h et je vous y rejoindrais, monsieur Stayer.
- Mais comment connaissez-vous mon nom ?
Elle avait déjà raccroché.